La statue « La Vigne », René de Saint-Marceaux, bronze, 1887


Brève chronologie de la Vigne, cour de l’Hôtel de Ville de Reims :


  • 1880 : commande de la Vigne par la municipalité (maire = Victor Diancourt) à Saint-Marceaux devenu célèbre avec l’Arlequin.
  • 1887 : exposition au Salon de 1887 à Paris et livraison à la municipalité – pas d’argent pour passer commande du socle.
  • 1888-1905 : vestibule de l’Hôtel de Ville et musée.
  • 1901 : décès de Mme de Saint-Marceaux mère qui fait don à la municipalité d’une somme d’argent suffisante pour couvrir les frais du socle. Saint-Marceaux peut ainsi concevoir un ensemble cohérent autour de sa statue et dessine les éléments annexes de l’activité principale de la Champagne de l’époque :  pampres, grives, grains de raisin, escargots…
  • 1905 : Installation de La Vigne en grande pompe avec discours et banquet le dimanche 20 juin 1905 (maire = Dr Pozzi).
  • 1914-18 : socle endommagé et statue blessée par un éclat d’obus.
  • 1915 : décès de René de Saint-Marceaux,  douloureusement frappé par le martyre de sa ville et de sa cathédrale.
  • 1921-1928 : Marguerite de Saint-Marceaux, son épouse, bataille avec les conservateurs qui changent et ne sont pas du même avis : un veut réparer, l’autre, pas ; l’un veut faire faire au moindre prix ; l’autre veut respecter l’œuvre. Elle tient à sauvegarder le travail de son époux et écrit « Il vaudrait cent fois mieux laisser la statue avec sa blessure  que de la confier à un inconnu ».
  • 1928 : La Vigne, symbole de la région, est de retour au centre de l’édifice municipal, restaurée avec fidélité par M Lardillier ; le socle est refait sur le modèle du plâtre original par le praticien de Saint-Marceaux, Mr Broutchoux. Marguerite a gagné au prix d’une énergie épuisante.

Sur les photographies ci-dessous, on peut voir la statue de « La Vigne » dans le musée à l’intérieur de l’Hôtel de Ville
avant son installation au centre de la cour centrale de l’Hôtel de Ville de Reims en 1905.

Ces photographies ont été scannées à partir de plaques photographiques (9 x 9), elles représentent le Musée de l’Hôtel de Ville entre 1888 et 1905.

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On aperçoit, au fond de la salle, le célèbre « Arlequin » de Saint-Marceaux, actuellement dans les réserves du Musée des Beaux-Arts de Reims.

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Ces photos représentent la statue de la Vigne durant sa période d’installation dans le hall d’entrée de l’Hôtel de Ville en attendant les fonds nécessaire à la réalisation du socle.

 


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1905 – La statue de la Vigne est enfin installée sur un socle dans la cour intérieure de l’Hôtel de Ville de Reims.

 

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Guerre 1914-1918 : les bombardements endommagent la statue et son socle.


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1928 : La statue de la Vigne, symbole de la région, est de retour, restaurée avec fidélité par M Lardillier ; le socle est refait sur le modèle du plâtre original par le praticien de Saint-Marceaux, Mr Broutchoux.

La Vigne a retrouvé sa place, à un détail près, un détail énorme, qui n’échappe à personne : la statue a été inversée et elle tourne le dos à la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » qu’elle regardait !

Pourquoi cette inversion ? Qui en est responsable ? Pourquoi n’a-t-on pas réparé cette erreur ? Nous n’avons pas trouvé d’éléments pour le moment pour répondre avec certitude à ces questions.

Le professionnalisme du praticien de Saint-Marceaux nous fait écarter l’erreur de sa part, sauf s’il a délégué le travail à quelqu’un sur place et une fois la pose faite, il était trop difficile – trop coûteux? – de défaire. Une énigme à résoudre… et une action à mener pour que l’oeuvre de Saint-Marceaux retrouve sa position originale en même temps que son cadre de fontaine.

 

 

 

 Extraits du discours prononcé par M. le Dr Jean-Baptiste LANGLET,

le 27 juillet 1928 à l’Académie Nationale de Reims :

« …Un des praticiens de René de Saint-Marceaux qui l’aimait comme tous ceux qui ont travaillé dans son atelier sous sa direction, M. Broutechoux, qui a réparé avec beaucoup de soins et de succès le socle de la Vigne, à lui seul un véritable objet d’art qui avait été brisé par un éclat d’obus, me dit : Saint Marceaux  » ne dessinait jamais « , il faisait d’abord une esquisse qu’il massait sommairement, il la complétait et l’animait en ajoutant des boulettes de terre et en affinait les détails d’un léger coup d’ébauchoir.
Rarement satisfait de son travail, il jetait au baquet à terre des œuvres souvent complètes. Exemple, la Dame aux Camélias, recommencée plusieurs fois alors qu’elle était terminée.
(NDRL : voir à ce sujet le Journal de Marguerite de Saint-Marceaux, Fayard, 2007)
Saint-Marceaux avait une inquiétude constante, voulait toujours le mieux, n’était jamais satisfait. Son esquisse décidée, il travaillait facilement, avec une rapidité extrême en pleine terre. Il modifiait généralement beaucoup son esquisse. »

 

Voici La Vigne telle qu’elle peut être vue actuellement dans la cour intérieure de l’Hôtel de Ville de Reims.

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Lucette TURBET
présidente de l’Association René de Saint-Marceaux

P S : Les plaques photographiques (9×9) en verre appartiennent à l’association ReimsAvant. Nous pouvons vous faire bénéficier de ces clichés exceptionnels grâce à l’autorisation de cette association amie. Qu’elle en soit vivement remerciée  ainsi que pour l’espace qu’elle nous a ouvert sur son site !

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